Vacances, j’oublie tout, plus rien à faire du tout. C’était un tub des années 80, pas formidable du tout et dont je vous épargnerai la suite qui n’est pas des plus subtiles…

Toujours est-il que, chaque année, je fais le même constat : lorsque je rentre, je ne sais plus comment accorder tel que et tel ni possible dans des phrases un peu complexes.

Chacun ses failles … Je me souviens d’une confidence de mon père médecin. Il était incapable, m’avait-il affirmé, de se rappeler si allonger prenait un l ou deux. Gênant pour rédiger des ordonnances. Il s’efforçait donc d’écrire encore plus mal (à l’époque, les médecins semblaient mettre leur point d’honneur à être indéchiffrables) pour dissiper le doute chez son patient… Le problème, c’est qu’aujourd’hui, avec le traitement de texte, il serait impossible de recourir à de tels stratagèmes.

Donc, avant que je n’oublie, je vais vous confier la méthode pour orthographier correctement tel que et possible. Je vous la demanderai en rentrant de vacances, un peu à la manière du consultant qui, comme tout le monde le sait, est celui qui vous demande votre montre pour vous indiquer l’heure…

Tel que s’accorde avec le mot qui précède et tel avec celui qui suit.

Des vacances telles que tu en as rêvé.

Des vacances, tels les séjours au bord de la mer ne le faisaient plus rêver.

L’accord de possible est plus compliqué. Je distingue trois cas à la difficulté croissante.

La première concerne celui où possible est un adjectif. Dans ce cas, il s’accorde en nombre. Il n’y a donc aucune difficulté.

Il a envisagé les carrières possibles dans l’informatique.

Toutes les solutions possibles seront envisagées.

Les seules issues possibles étaient fermées à la circulation.

Le second cas est plus compliqué : c’est celui où possible est précédé d’un superlatif comme le mieux, le meilleur, le plus, le moins, le pire, etc. Comme le nom est généralement au pluriel (le plus de missions possible), on peut se demander ce qu’il convient de faire :

Ce champion a remporté le plus de compétitions possible.

Il a échangé le moins possible de dollars à l’aéroport.

Cet étudiant a lu le plus d’articles possible pour élaborer son mémoire.

Il a opté pour la pire des solutions possible en acceptant ceposte.

Cette entreprise entend remporter le plus de concours possible.

Dans tout ces cas, possible signifie en fait qu’il est possible.

La réponse concernant le choix du singulier ou du pluriel à possible est en fait nuancée : le singulier est toujours correct, mais le pluriel l’est aussi, si et si seulement si, possible suit immédiatement le mot auquel il se rattache. C’est le cas des exemples que j’ai soulignés.

Pour simplifier, pour ma part, j’opte systématiquement pour le singulier.

Enfin, il faut distinguer le troisième cas : possible figure dans une phrase où l’on est confronté à un adjectif au pluriel au superlatif ! Voici quelques exemples indispensables :

On a choisi les salariés les plus représentatifs possibles.

Ce candidat a remporté les résultats les plus proches possibles de la perfection.

Il faisait toujours les démos les plus convaincantes possibles.

La règle est également nuancée, mais ici, contrairement au cas précédent, il est préférable d’accorder possible bien que le singulier soit acceptable.

Pour éviter de tergiverser, je choisis systématiquement le pluriel.