Catherine, je t’ai envoyé un SMS, désolée, je suis en voiture, y’a certainement plein de fautes d’orthographe !

La connexion est mauvaise, mon amie se balade dans la Drôme, le moment n’est pas propice pour lui expliquer la théorie de Lucie sur les SMS, paradis fiscal des fautes d’orthographe… une formulation qui lui est venue en pleine affaire des Panama Papers, en 2016.

Puis-je la partager avec vous ?

Les SMS, c’est récent, pourtant, ils ont beaucoup évolué… Tout au début, on déployait des trésors d’imagination pour écrire en abrégé, puis est venue l’époque – je la situerais au début des années 2000 – où les jeunes ont développé l’écriture SMS, c’est-à-dire un style quasi phonétique, au grand dam des parents, convaincus que cela sonnait le glas de l’orthographe… Puis, le correcteur automatique s’est développé, mais nous n’étions pas tirés d’affaire pour autant : le correcteur interprète ce que nous avons tapé et c’est ainsi que le plus anodin des messages peut virer au cauchemar ! Pour peu que nous cherchions à répondre vite, que nous ne soyons plus très jeunes et sans lunettes à portée de main…

Oui, les SMS, ça a l’air simple, mais c’est compliqué. C’est pour cela que je me suis toujours refusée à tweeter. La réactivité qu’impose cette pratique me fait froid dans le dos. Combien de bêtises dont la presse s’est fait l’écho auraient été évitées si leurs auteurs s’étaient simplement relus…

Il faut bien reconnaître que le SMS reste quand même un moyen de communication efficace dans la sphère familiale ou amicale, ou pour confirmer ou infirmer un rendez-vous dans la sphère professionnelle…

Les fautes et les coquilles, on en fait quoi ? On envoie à Tatie Sylvie un florilège de fautes d’orthographe et de mots erronés en espérant qu’elle s’y retrouve ? On se relit, même sur une route sinueuse de montagne, on intime aux enfants à l’arrière de se taire ? On demande au conducteur de s’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence ?

Rien de tout cela, soyez rassurés ! C’est à ce stade qu’intervient la théorie de Lucie.

En matière de SMS, dans la sphère privée et plus généralement en cas d’urgence, tout est permis : les SMS, c’est le paradis fiscal des fautes d’orthographe !

J’ai tout de suite adhéré à cette proposition qui me permet d’assumer fautes d’orthographe et coquilles dans mes SMS et dans mes messages WhatsApp. Si la formule me plaît, c’est aussi parce qu’elle évoque un paradis où les mots seraient des amis facétieux… Enfin, paradis fiscal, cela renvoie à un monde de nantis entourés d’avocats d’affaires, un monde fort éloigné du mien ! Alors, ce paradis fiscal a un petit air de transgression qui me plaît.

Et vous, adopterez-vous cette formule ?