Depuis quelque temps (pas de s à quelque !), je trouve beaucoup dans les mémoires et les rapports de stage l’expression le fait que ou le fait de, à titre d’exemples :

Le fait qu’il possède une antériorité sur les autres cryptomonnaies renforce l’attractivité du bitcoin.

Le fait de m’être intéressée à la cryptomonnaie m’a conduite à rechercher un stage dans cette sphère d’activité.

D’où vient cet engouement pour cette construction? Les étudiants ont-ils l’impression qu’elle apporte davantage de poids à leurs propos, qu’elle structure mieux la phrase ? Pour ma part, je pense qu’elle tend à alourdir un texte, surtout quand on la trouve plusieurs fois sur une même page.

Pour varier les formules, on peut avoir recours à un groupe nominal ou à un verbe à l’infinitif. Par ailleurs, mais il s’agit peut-être d’un ressenti personnel, j’emploierais plus volontiers le fait de  ou le fait que  pour des faits spécifiques que l’on peut identifier et dater.

Je vous propose donc, dans les quatre phrases qui suivent, de remplacer, le fait que  ou le fait de par un groupe nominal (a) ou par un verbe à l’infinitif (b).

 

Phrase 1. Le fait qu’il possède une antériorité sur les autres produits a procuré une longueur d’avance à ce soft.

  1. Son antériorité sur les autres produits a procuré une longueur d’avance à ce soft.
  2. Posséder une antériorité sur les autres produits a procuré une longueur d’avance à ce soft.

 

Phrase 2. Le fait de bien comprendre les mécanismes de la cryptomonnaie a été déterminant.

  1. La compréhension des mécanismes de la cryptomonnaie a été déterminante.
  2. Comprendre les mécanismes de la cryptomonnaie a été déterminant.

 

Phrase 3 Le fait que Paul se soit ouvertement opposé en novembre au projet d’accord syndical lui a valu des inimitiés dans l’entreprise.

Ici, je serais plus encline, à titre personnel, à utiliser le fait que : il s’agit bien d’un fait, Paul s’est exprimé, il a contesté un projet d’accord, cela s’est fait sur une période déterminé. Une construction avec un groupe nominal ou verbal est toutefois tout à fait possible:

  1. Son opposition évidente (ici je préfère évidente à ouverte) en novembre au projet d’accord syndical a valu à Paul des inimitiés dans l’entreprise.
  2. S’être ouvertement opposé en novembre au projet d’accord syndical a valu à Paul des inimitiés dans l’entreprise.

 

Phrase 4. Le fait d’avoir effectué un Erasmus à Madrid m’a conduit à rechercher un stage dans cette ville.

Ici, je serais de nouveau encline à utiliser le fait de : il s’agit bien d’un fait, l’étudiant fait allusion à une expérience spécifique. Le recours à une construction avec un groupe nominal ou verbal reste, ici encore, tout à fait possible:

  1. Un Erasmus à Madrid (je préciserais la période) m’a conduit à rechercher un stage dans cette ville.
  2. Avoir fait mon Erasmus à Madrid (je préciserais la période) m’a conduit à rechercher un stage dans cette ville.