–         Mais Madame, j’ai toutes les chances de me planter !

        Comment ?

Pensant que le verbe « se planter » m’offusque, Guillaume reformule :

–         J’ai toutes les chances de ne pas réussir !

Pourtant, ce n’est « se planter » qui me chiffonne. Non, ce qui me dérange, c’est l’utilisation impropre du mot chance ! Bien souvent, en effet, nous employons le mot chance à la place de risque. Rarement le contraire, d’ailleurs : vous entendrez souvent parler de chances de rater mais pas de risques de réussir !Cela résulte peut-être d’une approche optimiste des choses : le mot chance atténue sans doute la portée d’une information négative.Quoi qu’il en soit, laissons à la chance les bonnes nouvelles et rendons les ennuis au mot risque !

La confusion concerne aussi grâce et à cause

Ici, il me semble que l’on a au contraire tendance à utiliser à cause et sa connotation négative à la place de grâce :

Elle a convaincu le client à cause de sa connaissance très pointue du logiciel.

La phrase est maladroite, n’est-ce pas ? On préférerait entendre que c’est grâce à sa connaissance très pointue du logiciel que Carine a convaincu le client.

Je me suis demandé pourquoi il existait aujourd’hui une certaine réticence à utiliser le mot grâce. Est-ce lié à son homonyme grasse ou à l’acception religieuse que peut recouvrir ce terme (la grâce de Dieu) ?

Franchement, je l’ignore, mais j’espère que ce court article vous incitera à plaider pour le bon emploi de ces termes !