Voici le message que Bertrand adresse à son collègue Maxime. Vous n’y trouverez qu’une faute d’orthographe située à la fin du 2e paragraphe, mais des expressions et des mots mal employés ainsi que quelques anglicismes figurent dans le texte !

Bonjour Maxime,

Suite au nouveau confinement, tous les déplacements ont été annulés. Pour ne pas prendre de retard sur le dossier de la biscuiterie Dupont, nous les avons contactés pour leur proposer une visioconférence pour partager sur notre proposition commerciale.

Le DRH m’a répondu tout à l’heure qu’il validait cette proposition. Selon lui, la crise sanitaire complique beaucoup le travail des équipes RH : changer de SIRH n’est plus une option. Il est maintenant quasi certain que notre proposition va être acceptée. En terme de budget, il m’a indiqué qu’il disposerait de moyens conséquents.

Les choses s’annoncent donc bien, mais je préfère plutôt rester prudent.

Bien à toi,

Bertrand

Corrections phrase par phrase

1er paragraphe

Rappel du texte : Suite au nouveau confinement, tous les déplacements ont été annulés. Pour ne pas prendre de retard sur le dossier de la biscuiterie Dupont, nous les avons contactés pour leur proposer une visioconférence pour partager sur notre proposition commerciale.

Suite à : cette formule très courante est à éviter ! L’Académie française le souligne d’ailleurs. Il vaudrait mieux exprimer le lien de causalité et dire à cause de ou en raison de.

Pour ne pas prendre de retard : la formule pour ne pas est particulièrement lourde à l’écrit. Pour éviter serait plus élégant.

Nous les avons contactés (en parlant de la biscuiterie Dupont) : le pronom de reprise doit être du même genre et du même nombre que le mot auquel il se rapporte. Or ici, il s’agit de la biscuiterie Dupont qui est un mot au singulier : le pronom les, remplaçant un mot pluriel, est donc incorrect. Certes, le lecteur saisit immédiatement que ce pronom vise en réalité les salariés de la biscuiterie, mais, sur le plan de la syntaxe, c’est une erreur ! Il en va de même un peu plus loin pour le pronom leur qui fait nécessairement référence à plusieurs possesseurs.

Pour partager sur notre proposition commerciale : sous l’influence de l’anglais to share, on a tendance à donner au verbe partager un sens qu’il n’a pas. En effet, on partage un repas, on partage les profits d’une vente, mais on réfléchit, on débat, on revient sur une proposition commerciale…

Le site du gouvernement québécois qui porte le nom amusant de Banque de dépannage linguistique admet toutefois l’emploi de partager lorsqu’il s’agit de contenus informatiques que l’on transfère ou que l’on met à la disposition de son interlocuteur : Je vais partager ce document avec vous sur Zoom. Dans notre texte, même si la réunion allait avoir lieu sur Zoom, le mot partager ne visait pas cette action, mais la tenue d’une discussion. Il vaudrait mieux mettre : afin de réfléchir avec eux sur notre proposition commerciale.

2e paragraphe

Rappel du texte : Le DRH m’a répondu tout à l’heure qu’il validait cette proposition. Selon lui, la crise sanitaire complique beaucoup le travail des équipes RH : changer de SIRH n’est plus une option. Il est maintenant quasi certain que notre proposition va être acceptée. En terme de budget, il m’a indiqué qu’il disposerait de moyens conséquents.

Le DRH m’a répondu tout à l’heure qu’il validait cette proposition : le verbe valider comprend une acception formelle presque juridique ou convient pour évoquer la réussite à un examen. Il a validé sa 1re année de droit. Les autorités ont validé sa demande.

Ici, il vaudrait mieux employer le verbe accepter ou donner son accord pour. L’emploi de valider tous azimuts contribue à appauvrir notre vocabulaire !

Changer de SIRH n’est plus une option : depuis un ou deux ans, cette expression calquée sur le it’s not an option a envahi notre langage. Et si l’on disait plus simplement que changer de SIRH est devenu indispensable ?

Quasi certain : cette formulation est un peu familière, il vaudrait mieux dire presque certain.

En terme de : cette expression s’écrit au pluriel ! Il faut un s à terme, même si le mot qui suit est au singulier. En termes de lutte contre la pauvreté. Par ailleurs, cette expression est un anglicisme calqué sur le in terms of. Il convient donc de l’utiliser avec parcimonie !

Il disposait de moyens conséquents : conséquent ne signifie pas important en langue soutenue, mais qui a de la conséquence, c’est-à-dire qui est pourvu d’une certaine logique : Il n’a pas travaillé, il a raté son examen et maintenant il se plaint ! Il devrait se montrer plus conséquent !

Dernière phrase

Les choses s’annoncent donc bien, mais je préfère plutôt rester prudent : cette phrase comprend un pléonasme, c’est-à-dire qu’elle répète deux fois la même chose. Si l’on préfère, c’est nécessairement que l’on aime plutôt une chose qu’une autre. Il convient donc de supprimer le plutôt.

 

Corrigé du texte

À cause (ou en raison de) du nouveau confinement, tous les déplacements ont été annulés. Pour éviter de prendre du retard sur le dossier de la biscuiterie Dupont, nous avons contacté le DRH et son équipe pour leur proposer une visioconférence afin de réfléchir avec eux sur notre proposition commerciale.

Le DRH m’a confirmé son accord tout à l’heure. Selon lui, la crise sanitaire complique beaucoup le travail des équipes RH : changer de SIRH est devenu indispensable. Il est maintenant presque certain que notre proposition va être acceptée. S’agissant du budget, il m’a indiqué qu’il disposerait d’importants moyens.

Les choses s’annoncent donc bien, mais je préfère rester prudent.

Bien à toi,

Bertrand