Daron et daronne : je connaissais, j’ai même été ravie de constater que les adolescents s’étaient emparés de ce mot qui me rappelait les Mystères de Paris d’Eugène Sue.
En revanche, chéper et plus récemment bressom m’ont laissée perplexe. Mais, là encore, je pouvais me raccrocher à une sorte de tradition culturelle : le verlan où il suffit d’inverser les syllabes. Chéper, c’est perché et bressom, c’est sombre. Une meuf d’à la fois chéper et bressom, simple non ?
Mode m’a beaucoup agacée :
- Il a cru mode que j’allais le faire son exo !
- D’abord, il n’a rien cru du tout, ensuite le mode tu oublies et enfin, cet exercice, oui tu vas le faire !
Pas de quartier pour mode, vous l’aurez compris. Je l’accuse de venir polluer le langage et de s’immiscer partout. Évidemment, il m’arrive de l’employer. Horreur et damnation.
T’inquiète m’a plu, pour ce qu’il a de réconfortant. C’est un je gère, sauf bien sûr qu’il gère rarement. Très vite, vous comprenez qu’il faut comprendre le contraire. Lorsque vous entendez t’inquiète, c’est précisément là qu’il convient de vous alarmer.
J’ai mis un peu plus de temps à apprivoiser grave
- C’était sympa ta soirée ?
- Grave !
J’en conclus que grave signifie super mais je déchante vite :
- Mais il est grave ce prof !
Ici, le verdict est tombé : le prof est nul. A distinguer d’un prof grave bien. Question de contexte, à vous d’interpréter. On peut aussi trouver grave nul, inutile d’être linguiste pour comprendre que c’est sans appel.
Pourtant, s’agissant d’autres associations de noms, je ne suis pas encore au point : comment comprendre un Grave t’inquiète ?