Il y a quelque temps, je m’étais agacée de l’expression du coup qui revenait si souvent dans les exposés des étudiants. Eh bien, peut-être amorce-t-elle un déclin ! C’est du moins ce que me laissent supposer les huit exposés auxquels j’ai assisté depuis la rentrée, dans trois établissements, présentés par des jeunes d’âges différents. Dans un seul cas, cette expression a été employée et, bien sûr, beaucoup employée, parce qu’un du coup en entraîne un autre…
Une autre expression, en revanche, connaît un succès grandissant, c’est en capacité de. Je suppose qu’il s’agit d’un anglicisme formé à partir de in capacity of. Nous ne sommes pas encore en capacité de vous répondre sur cet aspect. Ah bon ? Je préfèrerais Nous ne pouvons pas, mais sans doute suis-je un peu démodée…
À la radio, aussi, cette expression a le vent en poupe tout comme faire famille, faire société, faire sens… sans doute beaucoup plus percutantes que se constituer en tant que famille, en tant que société ou encore avoir du sens. Dans une société hyper connectée où l’abstraction est toujours plus présente, cette utilisation de faire reflète peut-être la nostalgie d’une époque où le travail humain était plus tangible, où son sens était si évident qu’il n’avait pas besoin de faire sens.
Par ailleurs, la généralisation du mot maman, se poursuit dans la sphère publique où le mot mère serait plus approprié. En attestent les commentaires des journalistes à propos des mamans qui portaient le voile en sortie scolaire… Il me semble que cela procède d’une sorte d’effacement des différents niveaux du langage. Dommage.
Dans cette confusion de deux mots, je perçois aussi un brin de mièvrerie qui ne me paraît pas complètement absente d’expressions comme une belle personne, c’est malaisant, l’art de lâcher prise… Avez-vous remarqué qu’à la radio, on n’entend plus bon après-midi, mais bel après-midi ? Nettement plus doux, plus esthétique…
Et vous, préférez-vous bon après-midi ou bel après-midi à la fin de vos mails ?